1. L’entreprise
– Où est située votre entreprise ?
– Depuis quand installez-vous des poêles de masse ?
– Installez vous des cheminées et inserts traditionnels ?
– Installez vous des poêles à bois classiques ?
– Avez-vous le label flamme verte ?
2. Le poêle de masse
– Quelle est la durée de vie d’un poêle de masse ?
– Quelle est la durée de votre garantie ?
– Faïences et enduits : quelle différence pour le rayonnement de chaleur ?
– Risque-t-on la surchauffe à l’inter-saison avec un poêle de masse ?
– Quelle économie en bois avec un poêle de masse ?
– Peut-on cuisiner dans vos poêles ?
– Vos poêles sont-ils étanches ?
– Vos poêles sont-ils compatibles avec la RT 2012 / RE 2020 ?
– Installez vous des systèmes de gestion électronique sur vos poêles de masse ?
3. L’installation
– Combien de temps dure un chantier ?
– Installez vous dans des maisons habitées ?
– Installez vous le conduit de fumée ?
– Faut-il toujours tuber un conduit maçonné ?
– Faut-il prévoir une entrée d’air pour le poêle ?
– Quelle distance entre un poêle maçonné et d’éventuels matériaux combustibles ?
4. L’utilisation au quotidien
– Quel type de bois utiliser ?
– Comment s’assurer que son bois est sec ?
– Peut-on utiliser des bûches de bois compressées ?
– Comment placer le bois dans le foyer ?
– Est-ce que je peux charger mon foyer la veille de l’allumage ?
– Quels réglages pendant la flambée ?
– Pourquoi n’y a t’il pas de cendrier dans vos poêles de masse ?
– Pourquoi la vitre reste propre ?
– Quel entretien prévoir ?
1. L’entreprise
Je suis installé à Evette-Salbert (Territoire de Belfort, 90) au pied du Ballon d’Alsace. Au Nord-Est de la Franche-Comté, le village se situe à la frontière du Sundgau (Alsace Haut Rhin 68), des Vosges (88), du Doubs (25) et de la Haute-Saône (70). C’est dans ces départements que je réalise l’essentiel de mon activité.
C’est en 2010 que j’ai rencontré et accompagné dans son activité Martin HIEMSTRA qui avait développé son propre concept de poêle de masse sur mesure. En 2011, je suis devenu membre de son réseau d’installateurs et ai poursuivi un parcours de formation : j’ai obtenu cette année là un CAP de ramoneur fumiste. Pour les techniques de construction autrichiennes, j’ai été formé en 2011 et 2012 par la société Biofire (Autriche à Salsbourg) et chez Robert Welscher (« Ofenbaumeister ») au sud Tyrol. En 2012 la société Feu & Masse est créée. J’ai depuis installé plus de 130 poêles maçonnés sur mesure.
Je ne construis aucun foyer ouvert. Egalement aucun « insert » au sens strict (élément introduit dans une cheminée pré-existante). En France le mode de construction des foyers fermés le plus courant consiste en un foyer métallique avec un habillage léger de placoplâtre isolé à l’intérieur avec des laines minérales ou fait directement avec des matériaux isolants rigides (silicate de calcium). Comme système de chauffage, ce type de construction n’est intéressant que pour… le vendeur : gain de temps, matériau économique, décor compatible avec des parois froides… Par contre pour l’utilisateur ce type de construction le prive de tout confort de rayonnement des parois, lui donne une durée de restitution de chaleur nulle, augmente le mouvement de l’air et des poussières associées.
En mode de chauffage complémentaire et pour répondre à un besoin spécifique (le plus souvent un foyer d’agrément, un grand volume sans risque de surchauffe et/ou de fonctionnement au ralenti), je suis en mesure d’installer un foyer fermé performant mais qui sera habillé avec des parois lourdes et rayonnantes pour plus de confort. J’ai toujours voulu, depuis mes débuts, faire du chauffage rayonnant ma spécialité et en faire un signe distinctif de haute qualité et de grand confort.
Oui bien sûr. Parfois inadaptés dans des environnements biens isolés car trop puissants, il y a de nombreuses situations où le poêle à bois permet de se chauffer de façon efficace et économique en mode de chauffage complémentaire. J’installe donc des poêles à bois à l’image de mon activité : robustes, fiables, performants et saurai vous conseiller. Il faut juste accepter qu’un poêle à bois classique, même avec un habillage lourd en pierre, ou en stéatite, qui pèse 350 kg (les meilleurs) ne pourra pas conserver la chaleur à l’identique d’un poêle à accumulation de 1200 kg ou un poêle de masse de 2500 kg, à puissance équivalente. Le poêle à bois classique ne sera donc pas le meilleur choix si on désire en faire un mode de chauffage principal.
L’adhésion au label « Flamme Verte » n’est pas une obligation et nous n’y adhérons pas. Les aides publiques ne sont absolument pas réservées aux produits qui ont obtenu ce label (démarche très coûteuse et inabordable pour un artisan). Seules les performances des appareils mesurées selon les normes en vigueur sont prises en compte pour l’obtention de ces aides (MaPrimeRénov, PTZ, TVA réduite,…). La performance de nos installations, mesurée selon les normes en vigueur, les rend éligibles à ces aides publiques. Concernant la fiabilité du label flamme verte, je recommande la lecture de rapports émis par un organisme de défense des consommateurs (UFC) à ce sujet.
2. Le poêle de masse
Depuis toujours, j’ai opté pour le matériau le plus éprouvé : une brique réfractaire dont les qualités sont spécifiquement étudiées pour les poêles de masse. En Autriche, les matériaux réfractaires constituants les poêles doivent répondre à des normes et tests sévères reproduisant un usage courant dans votre poêle pendant 30 ans. En comparaison, la stéatite soumise aux mêmes tests de chocs thermiques répétés, a une durée de vie deux fois plus limitée.
Garantie de 10 ans sur le fonctionnement du poêle. Pour tous les éléments métalliques du poêle (porte, clapet,…) c’est la garantie de nos fournisseurs qui s’applique (hors bris de vitre, 2 ans minimum et jusqu’à 10 ans pour les portes et foyers en fonte de Brunner). Ne sont pas concernés les éléments d’usure normale comme joints de porte, la plaque d’isolation du foyer. Je me suis fixé un niveau d’exigence élevé (qualité des matériaux, techniques de construction éprouvées) qui me permet d’offrir la meilleure garantie contractuelle et même d’aller souvent au delà.
Beaucoup vous parleront du rayonnement particulier de la faïence, le plus souvent ceux qui auront grandi à côté du poêle en faïence familial. J’aimerais tant en dire autant mais je suis obligé de me ranger derrière un fait scientifique : le rayonnement infra-rouge qui vous chauffe de la manière la plus agréable dépend effectivement du matériau et de l’une de ses caractéristiques que l’on appelle l’émissivité. L’émissivité des matériaux couramment utilisés pour les poêles maçonnés est relativement équivalente (+/- 0.9). Donc à température équivalente, une surface en brique, enduite ou non de chaux, rayonne aussi bien qu’une surface en faïence qui est également une brique mais vernissée.
Pour résumer, le choix de la faïence ou du revêtement enduit se fera plutôt en fonction de considérations esthétiques ou d’entretien. Si ce sont des considérations sentimentales, c’est encore mieux : je pense à ceux qui ont eu la chance de passer des vacances aux côtés d’un poêle autrichien.
Etant moi-même chauffé par un poêle de masse lourd de 2500 kg depuis plus de 13 ans, je peux affirmer que ce problème ne se pose pas, passées les deux ou 3 premières semaines d’utilisation de son poêle, qui permettent de bien comprendre comment il fonctionne. Le poêle de masse peut fonctionner à très faible puissance (une demi-charge par jour). On peut également grâce à son inertie, ne faire qu’une chauffe tous les 2 jours à l’inter-saison.
Par expérience, le remplacement d’un insert conduit souvent à 30 ou 50 % d’économies en bois pour un confort accru. Les raisons de cette efficacité sont diverses :
– Chauffer par rayonnement apporte un niveau de confort sans nécessité de surchauffer l’air et en ne le mettant pas en mouvement comme le font les appareils classiques : ce mode de chauffage rayonnant réduit donc les déperditions de l’habitat vers l’extérieur, essentiellement les pertes d’air chaud (pertes aérauliques) et les pertes par les plafonds (les systèmes classiques génèrent des fortes températures au plafond, augmentant les pertes par conduction vers l’extérieur)
– Un insert ou un poêle à bois fonctionne très régulièrement (parfois toujours !) au ralenti. Dans ce mode de fonctionnement, les rendements affichés en régime nominal (donc à un rythme soutenu) ne sont jamais atteints. Ils sont souvent catastrophiques (40 à 50 %). Ces appareils conduisent souvent les utilisateurs à une culture du « feu continu », terriblement consommatrice de bois et responsable de l’essentiel de la pollution aux particules dans nos régions.
Le poêle maçonné permet tout simplement la cuisson dans le foyer après la flambée. Mieux, il est possible en option dans la version « poêle de masse » d’intégrer un four de cuisson. Dans toutes les versions, un simple chauffe plat est une option facile à installer. J’installe également très régulièrement des poêles à bois avec four de cuisson.
Oui, en distinguant toutefois deux notions différentes :
– Le poêle étanche : le mode constructif en deux parois que nous utilisons offre des garanties d’étanchéité tout à fait compatibles avec les exigences d’un bâti de type RT2012
– L’installation étanche : elle se dit d’un poêle dont l’air de combustion est prélevé à l’extérieur de l’habitat (gaine reliant le foyer du poêle à l’extérieur ou dans un vide sanitaire ventilé). Bien entendu le poêle doit être étanche pour ce type d’installation. Nous privilégions toujours cette configuration (par ailleurs obligatoire dans le cas d’une VMC double flux ou hygroréglable).
Nous construisons des poêles qui sont compatibles avec la RT2012 soit en chauffage principal, soit en chauffage complémentaire. Nous y avons consacré une page entière sur notre site. Le nouvelle réglementation RE 2020 a reconduit les mêmes exigences pour les poêles à bois.
Oui. Il s’agit d’une option qui apporte un plus en matière d’utilisation au quotidien. La fonction essentielle est de fermer le clapet d’air à votre place en fin de flambée : plus d’oubli et la possibilité de quitter la maison pendant la flambée, la maison sera chaude au retour !
3. L’installation
Compter une à deux semaines pour un poêle de masse. Certains travaux complémentaires peuvent allonger cette installation : conduit de fumée à créer, consolidation du sol, percement d’un mur, etc…
C’est le plus fréquent. Nous avons l’expérience de cette situation et faisons tout pour réduire au maximum les contraintes sur les occupants pendant les travaux, protéger votre habitat et bien sûr vous rendre une maison aussi propre qu’à notre arrivée.
Notre volonté est de toujours fournir une solution clé en main. Nous réalisons donc toutes les prestations de fumisterie associées à nos poêles : création de conduit avec traversée de toit et souche d’étanchéité, réhabilitation de conduit ancien,… Nous disposons de toutes les qualifications et assurances pour l’exercice de cette activité.
Deux critères vont conduire à tuber un conduit :
– des doutes ou de réels problèmes d’étanchéité
– un dimensionnement inadapté (section du conduit trop importante)
L’apparition ces dernières décennies des chaudières basse température et ensuite à condensation qui rendent le tubage indispensable font dire à certains que le tubage est obligatoire mais ce n’est pas le cas pour toutes les applications. Nul besoin, pour un poêle à bois, de tuber si les boisseaux sont en parfait état et la section du conduit compatible avec son utilisation.
La combustion du bois nécessite l’apport d’air frais. Brûler 1 kg de bois nécessite plus de 10 m3 d’air ! Lorsque cet air est prélevé dans la pièce du poêle il est nécessaire (et obligatoire) de prévoir une entrée d’air pour le renouvellement. Il est toujours préférable d’opter pour une installation étanche et donc d’acheminer l’air directement de l’extérieur vers le foyer sans transiter par la pièce de vie (voir la question « vos poêles sont-ils étanches ? »)
Lors de l’installation, nous prenons toutes les dispositions de sécurité requises par les normes en vigueur en France et de plus, appliquons des règles spécifiques issues des cahiers techniques de la Fédération Autrichienne « Kachelofenverband » (pour l’installation de bancs bois par exemple). En utilisation, même si le poêle est « doux » au toucher, la prudence conduit à ne pas poser d’objets combustibles ou risquant de dégrader les enduits (exemple : bougie posée sur le poêle) sur le poêle ou au contact. Pendant la flambée, il faut écarter tout objet de la zone de rayonnement intense devant la porte du foyer . 50 cm est un strict minimum.
4. L’utilisation au quotidien
Dans un poêle de masse, toute essence de bois peut-être utilisée. Bien sûr les essences de choix pour le chauffage (hêtre, charme,…) mais aussi chêne, sapin,… Les résineux habituellement proscrits à juste titre pour chauffer des poêles et inserts classiques sont bien adaptés pour une combustion à très haute température dans nos foyers. L’exigence essentielle, quel que soit le bois utilisé : il doit être sec c-à-d 15 % d’humidité environ et dans tous les cas moins de 20 %. Conditionné et stocké dans de bonnes conditions c-à-d sous abri et bien ventilé (bâchage exclu) il faut en moyenne deux ans pour obtenir un bois sec (18 mois pour des essences légères). Le plus souvent nous préconisons des bûches de 33 cm, pas trop grosses pour favoriser une combustion rapide et efficace (diamètre bûches de 12 cm maxi).
Ce point est tellement crucial pour le rendement de votre installation, pour en prévenir l’encrassement que nous laissons systématiquement à tous nos clients, lors de la réception, un humidimètre : petit appareil qui par contact permet la lecture directe du taux d’humidité du bois. Pour tester un lot de bois, il faut prélever 3 bûches au hasard, les fendre en deux et mesurer la bûche à coeur (en surface le résultat n’est pas le reflet réel de l’humidité de la bûche). Ce taux doit être inférieur à 20 %. Une humidité supérieure conduit à consommer énormément plus de bois, polluer plus, encrasser et détériorer votre installation.
Oui, ce combustible plus coûteux que le bois bûche est une excellente alternative en cas de manque de bois sec. Dans notre manuel nous en précisons les conditions d’utilisation. Essentiellement, il faut réduire la charge du foyer (en kg) d’un tiers car le pouvoir calorifique est supérieur à celui de la bûche et le taux d’humidité inférieur (bois étuvé en usine).
Deux techniques selon la configuration et la taille du foyer :
– En « tipi » : bûches verticales penchées et en appui sur la paroi arrière du foyer. Dans ce cas on placera les bûches les plus grosses à l’arrière , les plus fines vers l’avant. Allumage par le haut ou par le devant.
– A plat en couches croisées. De la même façon, les plus grosses bûches en bas, les plus fines en haut. Allumage par le haut toujours préférable (combustion du haut en bas, à l’identique d’une bougie).
L’allumage par le haut est le plus efficace: il permet de réduire l’encrassement et les émissions de polluants durant la phase de démarrage. La petite vidéo réalisée il y a une dizaine d’années par nos voisins suisses explique parfaitement la méthode et son intérêt.
A ne jamais faire : ni la veille, ni plusieurs heures avant même si certains seraient tentés pour sécher un bois trop humide ou gagner du temps au petit-déjeuner. Toujours penser que sous la cendre, il peut subsister des braises que vous ne voyez pas. Si un début de feu démarre dans votre charge de bois, clapet d’air fermé, la combustion privée d’oxygène en suffisance encrassera complètement le poêle avec un risque supplémentaire de l’endommager. Donc ne charger le poêle que au moment de l’allumer.
Simplicité absolue, sur la plupart de nos poêles : aucun réglage n’est requis. Le poêle a été calculé et adapté à votre conduit de cheminée pour équilibrer les pressions de tirage. Il vous suffit d’ouvrir le clapet d’air pour démarrer une flambée et le refermer lorsque celle-ci est terminée (plus de bois imbrûlé, plus aucune flamme jaune ou orange). Pour les puristes, il y a toujours la possibilité de réduire légèrement l’arrivée d’air au moment où la combustion est la plus vive, ça fait gagner effectivement quelques points de rendement en réduisant l’excès d’air.
La combustion sur sole (sur une brique réfractaire mais dans les faits sur un lit de cendres) a été adoptée par les techniques autrichiennes car elle permet d’améliorer la qualité de la combustion et réduire les émissions. On rebrûle systématiquement sur les cendres de la veille sans les évacuer. La combustion parfaite génère très peu de cendres. Dans un poêle de masse, on enlève les cendres avec une petite pelle métallique toutes les 4 à 6 semaines. Le décendrage sera plus régulier dans les petits foyers (kombi-ofen). On ne nettoie jamais complètement le foyer durant la période de chauffe mais on laisse toujours une couche de cendres de 2 à 3 cm dans le foyer.
La vitre qui s’encrasse est le signe d’une mauvaise combustion. Pour les poêles et inserts, la cause la plus fréquente est le feu au ralenti. D’autres causes possibles : bois humide, entrée d’air insuffisant,… Dans un poêle de masse, la flambée vive et intense porte la température du foyer jusqu’à 900 °C. Au final : une vitre et des briques de foyer aussi propres après qu’avant la flambée.
La fréquence de ramonage du conduit de cheminée est fixée par la réglementation: au minimum un ramonage annuel, la réglementation (RSDT) en exigeant deux. Lors du ramonage annuel, il faut en profiter pour ouvrir les trappes d’accès aux chicanes du poêle et aspirer les cendres volantes que se déposent souvent dans le premier point bas du circuit accumulateur, bien sûr nettoyer le conduit de raccordement. A moindre fréquence (5 à 10 ans), il faut prévoir le changement des joints de porte, des trappes de visite, une inspection un peu plus poussée des circuits. Rien de plus !